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[AZA] 
C 253/99 Rl 
 
IIe Chambre  
 
composée des Juges fédéraux Lustenberger, Président, Meyer 
et Ferrari; Beauverd, Greffier 
 
Arrêt du 16 février 2000  
 
dans la cause 
 
D.________, recourant, 
 
contre 
 
Caisse cantonale genevoise de chômage, rue de Montbril- 
lant 40, Genève, intimée, 
 
et 
 
Commission cantonale de recours en matière d'assurance- 
chômage, Genève 
 
    A.- D.________ a travaillé depuis le 1er octobre 1997 
en qualité d'analyste-programmeur au service de la société 
Z.________ SA. Par lettre du 25 juin 1998, il a été licen- 
cié pour le 31 juillet suivant. 
 
    D.________ a requis l'octroi d'indemnités de chômage 
depuis le 1er août 1998. Dans le questionnaire concernant 
le motif de licenciement, l'employeur a indiqué que 
l'assuré travaillait de manière trop lente et que, par 
ailleurs, il s'était attaqué à son chef de projet et membre 
de la direction de l'entreprise, en affichant un dessin à 
caractère obscène, dont le texte le mettait en cause, cela 
à quelques mètres de la femme de celui-ci, laquelle tra- 
vaille également dans l'entreprise. Compte tenu de la si- 
tuation familiale de l'assuré, l'employeur avait toutefois 
renoncé à le congédier avec effet immédiat. De son côté, 
l'assuré a nié avoir affiché un quelconque dessin et a 
affirmé avoir été licencié uniquement pour des motifs éco- 
nomiques. 
    Par décision du 17 septembre 1998, la Caisse cantonale 
genevoise de chômage (ci-après : la caisse de chômage) a 
prononcé une suspension du droit à l'indemnité de chômage 
d'une durée de 35 jours, pour faute grave, motif pris que 
par son comportement, l'assuré avait donné à son employeur 
un motif de résiliation du contrat de travail. 
    D.________ a formé réclamation contre cette décision 
devant le Groupe réclamations de l'Office cantonal de 
l'emploi du canton de Genève (ci-après : l'OCE). Invité à 
préciser les motifs du licenciement, l'ex-employeur de 
l'assuré a indiqué, d'une part, que celui-ci avait fourni 
des prestations insuffisantes au regard de son salaire et 
que, d'autre part, en affichant le dessin visant son chef 
de projet, il avait mis en péril les bonnes relations entre 
les collaborateurs de l'entreprise (lettre du 28 octobre 
1998). De son côté, l'assuré a admis finalement être l'au- 
teur du texte du dessin et l'avoir lui-même affiché. Selon 
lui, ce dessin ne visait toutefois pas son chef de projet, 
mais un autre collègue de travail portant le même prénom 
(lettre du 18 novembre 1998). 
    Par décision du 15 décembre 1998, le Groupe réclama- 
tions de l'OCE a rejeté la réclamation dont il était saisi. 
    B.- D.________ a recouru contre cette décision devant 
la Commission cantonale de recours en matière d'as- 
surance-chômage du canton de Genève. 
    Après avoir complété l'instruction par des auditions 
du prénommé, de M.________, membre de la direction de 
l'entreprise, et de A.________, collègue de travail de 
D.________, la juridiction cantonale a réformé la décision 
entreprise, en ce sens que la durée de suspension a été 
ramenée à 20 jours pour une faute de gravité moyenne 
(jugement du 17 juin 1999). 
 
    C.- D.________ interjette recours de droit adminis- 
tratif contre ce jugement, en concluant à l'annulation de 
la suspension de son droit à l'indemnité de chômage. 
    La caisse de chômage déclare maintenir sa "position 
concernant la suspension de 35 jours notifiée à l'assuré". 
    Le Secrétariat d'État à l'économie n'a pas présenté de 
détermination. 
 
Considérant en droit  
:  
 
    1.- Le jugement entrepris expose de manière exacte et 
complète les dispositions légales et réglementaires appli- 
cables au présent cas, de sorte qu'il suffit d'y renvoyer. 
    La suspension du droit à l'indemnité prononcée en 
raison du chômage dû à une faute de l'assuré, en applica- 
tion de l'art. 44 let. a OACI, ne suppose pas une résilia- 
tion des rapports de travail pour de justes motifs au sens 
des art. 337 et 346 al. 2 CO. Il suffit que le comportement 
général de l'assuré ait donné lieu au congédiement de ce- 
lui-ci, même sans qu'il y ait des reproches d'ordre profes- 
sionnel à lui faire. Tel peut être le cas aussi lorsque 
l'employé présente un caractère, dans un sens large, qui 
rend les rapports de travail intenables. Une suspension du 
droit à l'indemnité ne peut cependant être infligée à l'as- 
suré que si le comportement reproché à celui-ci est claire- 
ment établi. Lorsqu'un différend oppose l'assuré à son 
employeur, les seules affirmations de ce dernier ne suffi- 
sent pas à établir une faute contestée par l'assuré et non 
confirmée par d'autres preuves ou indices aptes à convain- 
cre l'administration ou le juge (ATF 112 V 245 consid. 1). 
 
    2.- La juridiction cantonale a considéré que le licen- 
ciement du recourant n'était pas dû à des manquements d'or- 
dre professionnel ou à une disproportion du salaire perçu 
et de la productivité de l'intéressé. Selon les premiers 
juges, l'épisode du dessin placardé dans les locaux de 
l'entreprise est la seule cause de la résiliation des rap- 
ports de travail. Toutefois, bien que "le recourant (ait) 
commis une grave maladresse en commettant un geste suscep- 
tible de froisser un supérieur avec lequel ses relations 
s'étaient peu à peu dégradées", la juridiction cantonale a 
considéré que l'intéressé n'avait sans doute pas mesuré les 
conséquences de son geste, ni les risques qu'il prenait. 
Aussi, a-t-elle ramené à 20 jours la durée de la suspen- 
sion. 
 
    3.- Après avoir beaucoup varié dans sa description des 
faits reprochés par son ex-employeur, le recourant concède 
avoir lui-même affiché, dans les locaux de l'entreprise, un 
dessin à caractère obscène, dont il était l'auteur du texte 
et qui visait son chef de projet. Il reproche toutefois à 
la juridiction cantonale d'avoir ignoré le climat permissif 
qui, selon lui, régnait dans l'entreprise et sans lequel il 
n'aurait jamais osé agir comme il l'a fait. 
    Ce grief est mal fondé. Les premiers juges ont bel et 
bien tenu compte, en effet, de cette allégation, en rédui- 
sant la durée de la suspension, au motif que l'assuré avait 
mal apprécié les conséquences de son geste. Au demeurant, 
l'allégation du recourant ne remet pas en cause le point de 
vue de la juridiction cantonale, selon lequel le comporte- 
ment reproché était objectivement de nature à justifier la 
résiliation des rapports de travail. 
    Quant au grief selon lequel les premiers juges ont 
tenu compte exclusivement des déclarations de l'ex- 
employeur pour admettre une dégradation des relations entre 
le recourant et son chef de projet, il n'est pas non plus 
apte à mettre en cause le jugement attaqué. Ce qui est 
déterminant ici, ce n'est pas la nature des relations du 
recourant avec son chef de projet avant les faits reprochés 
par l'employeur, mais l'influence de ces faits sur les 
rapports de travail. 
    Enfin, si, comme l'allègue le recourant, il est abusif 
d'invoquer la disproportion du salaire perçu et de la pro- 
ductivité comme motif de licenciement, cela montre bien que 
l'épisode du dessin placardé dans les locaux de l'entrepri- 
se est la cause de la résiliation des rapports de travail. 
    Par ailleurs, force est de constater, comme la juri- 
diction cantonale, que le recourant a commis une faute de 
gravité moyenne. Quant à la durée de la suspension de son 
droit à l'indemnité de chômage infligée par les premiers 
juges, elle ne viole pas le principe de proportionnalité. 
Le jugement attaqué n'est dès lors pas critiquable et le 
recours se révèle mal fondé. 
 
    Par ces motifs, le Tribunal fédéral des assurances 
 
p r o n o n c e  
:  
 
I. Le recours est rejeté.  
 
II. Il n'est pas perçu de frais de justice.  
 
III. Le présent arrêt sera communiqué aux parties, à la  
    Commission cantonale de recours en matière d'assuran- 
    ce-chômage du canton de Genève, au Groupe réclamations 
    de l'Office cantonal de l'emploi du canton de Genève 
    et au Secrétariat d'État à l'économie. 
 
 
Lucerne, le 16 février 2000 
 
Au nom du 
Tribunal fédéral des assurances 
Le Président de la IIe Chambre : 
 
Le Greffier :